Salut tout le monde ! Voici la suite de mes aventures japonaises, déjà commencées ici et .

Depuis que j’ai commencé cette série d’article j’ai hâte d’en arriver à ce moment, car c’est sans aucun doute mon meilleur souvenir gastronomique (et un de mes meilleurs souvenirs tout court) du Japon ! 🙂 Mais il a fallut le mériter, ce repas ! Une petite aventure que je vais tâcher de vous raconter comme il se doit.

Voix grave et toutes lumières éteintes
Tout commença par une belle soirée d’août, dans un lointain pays étranger perdu à l’autre bout du globe. Malgré le confort supplémentaire procuré par la climatisation nous souffrions beaucoup de la chaleur et le sommeil nous fuyait. Exilés dans le salon pour laisser notre enfant se reposer, je consultais un ouvrage précieux…
Hum hum. Je me suis peut-être un peu emballée là… reprenons

 

En fait je lisais un des guides de voyages qu’on avait emmenés pour préparer l’excursion du lendemain. On avait prévu d’aller voir le Kinkaku-ji et, en passant, quelques autres temples intéressants du quartier. Parmi eux, se trouvait le Ryoan-ji, célèbre pour un jardin sec avec un agencement particulier de rochers (il y en a quinze et on est censé pouvoir n’en voir que 14 à la fois quelque soit l’endroit où on se place). Bon honnêtement le jardin sec ne m’a pas particulièrement emballée, une fois sur place. Mais je m’égare un peu, et puis on n’en est pas encore là. Dans mon guide, donc, il était dit que dans l’enceinte du Ryoan-ji se trouvait un autre bâtiment, un temple je crois, le Seigenin, où il était possible de manger. On y servait une cuisine zen bouddhiste qu’on appelle Shojin ryori et, soit-disant, préparée par les moines. Cette cuisine est végétarienne et même quasiment végétalienne puisqu’elle n’utilise pas de produits laitiers.

ryoanji_jardin
Un aperçu du jardin sec du Ryoan-ji (il est un peu grand pour le prendre en photo d’un seul tenant sans faire de panoramique).

 

Une cuisine quasi-végétalienne, servie dans un temple et préparée par des moines… tout à fait alléchant ! Il n’en fallait donc pas plus pour nous convaincre de planifier notre journée de telle sorte de pouvoir y manger. Et nous arrivons donc aux heures de repas, autour de 12h, au Ryoan-ji.

Comme on n’avait pas eu plus d’informations que celles du guide, j’étais quand même un peu inquiète en arrivant. Disons carrément que je nous voyais déjà non seulement errer inutilement dans toute l’enceinte du temple sans trouver le « Ryoan-ji Yudofu » (nom de ce restaurant un peu spécial), mais également ressortir de là à une heure où tout autre restaurant serait fermé, avec notre pitchoune affamée dans les bras ! D’autant plus qu’aux alentours du Ryoan-ji nous n’avons pas vu beaucoup de restaurants, ni de commerces en général.

Nous sommes arrivés près du Ryoan-ji vers l’heure du repas, et à l’entrée du temple, n’ayant pas vu d’indications concernant un restaurant, nous demandons à l’accueil s’il est possible de manger ici. Malheureusement nous tombons sur des non-anglophones et nous avons un peu de mal à nous comprendre. Elles nous emmènent dans une salle derrière l’accueil, et nous font comprendre d’attendre là. Nous nous retrouvons donc à attendre dans une pièce totalement fermée avec simplement des coussins, à attendre… et à attendre… Et rien ne se passe. Au bout de 10 à 15 minutes, toujours pas très sûrs d’être au bon ou au mauvais endroit, on en arrive à la conclusion que le personnel du lieu a dû croire que l’on cherchait un lieu pour allaiter notre petite fille. Donc bon, on est sortis… Et on a continué la visite, persuadés que notre plan était tombé à l’eau.

Finalement c’est vers la fin de notre visite du parc que nous sommes tombés sur cette entrée :

entree_yudofu
Entrée du Yudofu ! 🙂

 

Avec un panneau indiquant que l’entrée dans le jardin derrière ces rideaux est réservée aux clients du restaurant… Bingo ! 🙂

 

Et donc, nous sommes entrés. Après avoir traversé un petit et très joli jardin, nous sommes arrivés à une salle de restaurant, avec de petites tables rondes et des coussins. Je n’ai pas fait de photos de l’intérieur pour ne pas déranger les autres convives, l’ambiance était très calme (« zen », quoi 😉 ). Du moins avant qu’on arrive avec notre petite louloute qui a bien mis le bazar et qui nous a forcé à sortir à tour de rôle pour ne pas déranger.

La salle disposait d’une grande baie vitrée devant laquelle nous étions installée et qui donnait sur le beau jardin que nous avions traversé pour atteindre le restaurant. Un petit jardin japonais avec un ruisseau, une lanterne de pierre, de tout petits arbrisseaux – la nature en miniature !

vue_restau_zen1
Mes mauvaises photos sont loin de faire justice à la beauté du lieu.

 

Et c’est donc dans ce cadre que nous avons pris notre déjeuner.

Nous avons choisi un repas de légumes et de yudofu : cubes de tofu bouillis, dis comme ça, ça ne fait pas rêver n’est-ce pas ? J’avais un peu peur avant de les goûter, et finalement, mangés avec une bonne sauce à base de soja, c’était dé-li-cieux ! 🙂 Ils sont aussi cuits avec des légumes et des herbes, ce qui doit contribuer à les parfumer.
Trève de bla-bla, voici les photos et quelques explications pour aller avec 😉

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Yudofu servi avec des légumes et des… trucs pas mauvais en forme de fleurs 😉

 

oignons_avant_sauce
Ces petits oignons, auxquels on ajoute de la sauce soja, sont pour accompagner le yudofu..

 

En plus de ce repas, du riz blanc évidemment, autant de thé qu’on veut bien sûr, et ce plateau rempli de petites choses végétales diverses et variées… L’ennui avec ce genre de format c’est qu’on ne sait pas du tout par quel petit plat commencer !

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Le plateau avec tous les petits plats de ce repas !

 

Donc, en bas à gauche c’était des petits légumes vinaigrés, à manger, je pense, avec le riz blanc. Les carottes au milieu étaient… carotteuses (?!), et en haut à gauche c’était des légumes en sauce très très bons.
En bas à gauche et au milieu c’était plutôt des choses sucrées. Au milieu, un peu de wasabi sur une fleur de carotte décorait joliment un genre de bloc à base de tofu, je pense, dans une sauce caramélisée. C’était mou mais avec une texture granuleuse en bouche. En bas à droite, une petite assiette avec plein de petites choses sucrées, dont notamment un rouleau de pâte de tofu comme celle utilisée pour les inari, et aussi un autre cube mou et caramélisé. J’ai vraiment beaucoup aimé, et le regret qu’il me reste c’est que je ne sais pas du tout ni le nom de ces plats, ni leurs ingrédients sans parler des recettes qu’on pourrait utiliser pour reproduire quelque chose comme ça… Si un jour l’envie me prend de retrouver ces saveurs je mènerait une enquête sur internet 😉

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Cachés sous les carottes, encore quelques légumes de plus, simplement des haricots.

 

Tout était très bon et bien copieux puisque nous n’avions pris qu’un plat pour deux et nous en sommes sortis bien repus.

En résumé : une cuisine végétale, excellente, dans un cadre superbe ! Nous n’avons pas été déçus ! 🙂 Et moi j’ai été bien bavarde pour prendre tout un article sur ce sujet ^^ Merci de votre patience 🙂

 

À bientôt pour la suite 😉